L’Eglise sanctionne le Père Tony Anatrella soupçonné d’abus sexuels
Soupçonné d’abus sexuels, le Père Tony Anatrella a été interdit de ministère, de confession, de toute activité thérapeutique et de toute intervention publique, par l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit. Cette sanction, annoncée le 3 juillet 2018, clôt l’enquête canonique ouverte en octobre 2017.
Sollicitée depuis une quinzaine d’années par d’anciens patients qui accusaient Mgr Tony Anatrella d’avoir pratiqué des “thérapies corporelles” visant à les “guérir” de leur homosexualité et ayant conduit à des abus sexuels, l’Église vient de prendre des sanctions, rapporte le quotidien La Croix.
Sur la base des informations recueillies Mgr Michel Aupetit a signifié à Mgr Anatrella “qu’aucun ministère sacerdotal ne lui serait plus confié”, a indique le diocèse. L’archevêque de Paris lui a également “demandé de ne pas entendre la confession des fidèles, de renoncer à la pratique de la direction ou de l’accompagnement spirituels et également de renoncer à toute intervention publique sans son accord.” Mgr Anatrella, aujourd’hui âgé de 77 ans doit aussi cesser toute activité thérapeutique, ce que lui avait déjà demandé le cardinal André Vingt-Trois.
Cette mesure de “réprimande” est prévue par le code de droit canonique au cas où il est décidé de ne pas donner suite par un procès, lorsque “après une enquête sérieuse, pèse un grave soupçon d’avoir commis un délit”. L’article 1339,2 du Droit canon stipule que “à la personne dont le comportement a provoqué un scandale ou une grave perturbation de l’ordre, l’ordinaire peut même donner une réprimande d’une manière adaptée aux conditions particulières de personne et de fait”.
“Je suis satisfait, c’est une décision courageuse et, pour nous, c’est l’aboutissement de plusieurs années très compliquées”, a réagi l’un des plaignants sollicité par La Croix. “Il y a une forme de soulagement, même s’il y aurait beaucoup à dire sur la manière dont les victimes ont été accueillies et écoutées”, ajoute-t-il, regrettant notamment l’absence de réparation pour les victimes. Ces derniers demandaient “symboliquement” le remboursement des années de thérapie avec Tony Anatrella (autour de 50’000 euros pour l’ensemble des accusateurs).
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