Homosexualité-lapidation : Le sultan de Bruneï persiste et signe
Dans une lettre adressée à des parlementaires européens le 15 avril, à laquelle plusieurs médias ont eu accès, le sultan Hassanal Bolkiah de Bruneï en appelle à « la tolérance, le respect, et la compréhension », concernant les mesures qu’il met en place dans son pays. Ce petit Etat riche en hydrocarbures est devenu le premier pays d’Asie du Sud-Est à appliquer au niveau national un code pénal suivant la charia, comme le fait l’Arabie saoudite.
Le Bruneï a, entre autres, annoncé punir de peine de mort tout acte d’adultère, de lapidation l’avortement, ou encore de criminaliser l’homosexualité. Les annonces de ces mesures fin mars avaient déclenché un véritable tollé international. L’ONU, avait par exemple dénoncé des « peines cruelles et inhumaines ».
Mais le sultan a tenu à répondre aux critiques, revenant sur plusieurs points particulièrement critiqués de ses réformes. « La criminalisation de l’adultère et de la sodomie visent à préserver le caractère sacré du lignage familial et le mariage des musulmans, en particulier des femmes », écrit-il dans sa lettre, dont des bribes sont rapportées par le quotidien britannique The Guardian.
Les peines de lapidation et d’amputation seront, elles, uniquement prononcées lorsqu’un « seuil de preuve extrêmement élevé » sera atteint. Il faudra notamment de « deux à quatre hommes de haute moralité et de piété en tant que témoins », assure la lettre. Le sultan ajoute que le niveau d’exigence pour ces témoins sera tellement élevé qu’il sera « extrêmement difficile d’en trouver ».
Quant à la peine par fouet, « le coupable doit être vêtu, le coup de fouet porté avec une force modérée, sans lever la main au-dessus de la tête, il ne doit pas provoquer de lacération de la peau, ni de fracture et ne doit pas être porté au visage, à la tête, au thorax, sur la chair ou les parties intimes », égraine la lettre du sultan du Brunei.
Cette lettre est arrivée peu avant un vote des eurodéputés, qui n’ont apparemment pas été convaincus par le plaidoyer du sultan. Ils ont adopté le 18 avril une résolution réclamant au service diplomatique de l’UE des sanctions contre Brunei, comme le gel des avoirs et l’interdiction de visas.
« Les châtiments corporels féroces qui ont été introduits au Bruneï, tels que la condamnation à mort par lapidation des rapports sexuels homosexuels, sont répugnants et vont à l’encontre de toute législation internationale relative aux droits de l’homme », a déclaré la députée européenne hollandaise Marietje Schaake.
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