Le poppers bientôt de nouveau interdit ?
L’agence du médicament ANSM vient de lancer une mise en garde contre les risques liés à l’utilisation du poppers. Mais Bruxelles pourrait jouer les troubles-fêtes. En effet, l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies a rendu en juillet un rapport qui pourrait servir de feuille de route pour de prochaines mesures dont des interdictions. Le poppers est sur la liste. Reste à savoir ensuite si la France appliquera une éventuelle interdiction émanant de Bruxelles.
Le poppers a été interdit deux fois en France, en 2007 et en 2011. Et par deux fois, sur requête introduite entre autres par le SNEG, le Conseil d’Etat a annulé le décret en 2009 et l’arrêté en 2013.
L’ANSM précise que’entre 1999 et mars 2011, 940 cas d’exposition aux poppers dont 817 symptomatiques ont été collectés en France, principalement par les réseaux de toxicovigilance et d’addictovigilance. Parmi ces cas symptomatiques, 146 étaient graves (méthémoglobinémie élevée, cyanose, troubles respiratoires et cardiaques, coma) et 6 ont conduit au décès.
En outre, sur 883 cas d’exposition recueillis par le réseau de toxicovigilance sur la période 1999-2010, 34 cas d’atteintes oculaires se traduisant principalement par une baisse d’acuité visuelle ont été enregistrés. Depuis, de nouveaux cas graves d’intoxication et de décès ont été signalés aux différents réseaux de vigilance ainsi que des cas d’abus et de pharmacodépendance.
Les risques liés à la consommation de poppers selon l’ANSM
– troubles cardiovasculaires : tachycardie, hypotension artérielle, malaise voire collapsus cardiovasculaire,
– atteintes oculaires telles que diminution de l’acuité visuelle, le plus souvent partiellement ou totalement régressive chez des utilisateurs chroniques ou naïfs de poppers,
– nausées, vomissements, flush transitoire, irritations cutanées du nez et des lèvres, céphalées ; une hypertension intracrânienne peut également survenir,
– troubles sanguins : hémolyse aiguë provoquant une insuffisance rénale aiguë et une acidose métabolique, hémolyse chronique en cas d’utilisation continue, ou méthémoglobinémie à l’origine d’une cyanose. A partir de taux plus élevés sont également retrouvés des signes d’hypoxie tissulaire pouvant entraîner dyspnée, douleur angineuse, convulsions, voire un coma,
– troubles psychiques : intrépidité, impulsivité, anxiété, épisodes dépressifs voire suicides, troubles cognitifs de l’apprentissage, de la mémoire et de l’attention, troubles obsessionnels et compulsifs, abus et pharmacodépendance.
Les interdictions du poppers en France
1990 : décret d’interdiction de la vente et de la distribution gratuite au public des produits dits « poppers »contenant des nitrites de butyle ou de pentyle ou leurs isomères.
2007 : décret d’interdiction de la fabrication, l’importation, l’offre, la détention en vue de la vente ou de la distribution à titre gratuit, la mise en vente, la vente ou la distribution à titre gratuit des produits contenant des nitrites d’alkyle aliphatiques, cycliques ou hétérocycliques et leurs isomères destinés au consommateur et ne bénéficiant pas d’une autorisation de mise sur le marché.
2009 : décision du Conseil d’Etat annulant le décret de 2007.
2011 : arrêté d’interdiction de la vente et la cession au public des poppers.
2013 : annulation de l’arrêté de 2011 par le Conseil d’Etat
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