Le procès du cardinal Barbarin en janvier
Le procès annoncé du cardinal Philippe Barbarin (à gauche sur la photo), poursuivi pour ne pas avoir dénoncé à la justice des agressions pédophiles, pourrait avoir lieu en janvier à Lyon sans un prélat du Vatican que les plaignants peinent à faire comparaître.
Selon ces derniers, d’anciens scouts abusés par un prêtre du diocèse, la citation du préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, l’Espagnol Luis Francisco Ladaria Ferrer, qu’ils poursuivent avec l’archevêque de Lyon (centre-est de la France) et cinq autres personnes, est bien parvenue jusqu’à Rome. Mais elle y serait toujours « à l’étude » et la justice française n’a pas encore reçu d’accusé de réception : faute de quoi, le tribunal correctionnel, où le procès est prévu du 7 au 9 janvier, n’est toujours pas formellement saisi du cas du prélat romain.
Aujourd’hui, une audience de consignation nécessaire à sa comparution – elle fixe la somme que les plaignants doivent provisionner pour couvrir une éventuelle amende – n’a ainsi pas pu se tenir et compte tenu des délais prévus par la loi, il n’est pas possible d’en programmer une autre d’ici au 7 janvier.
A cette date, les plaignants demanderont donc un nouveau renvoi du procès, qui devait initialement se tenir en avril dernier. Ils tiennent en effet à ce que tous les prévenus soient jugés en même temps, afin de dénoncer les silences de l’ensemble de l’institution catholique sur les faits de pédophilie – consulté par Mgr Barbarin sur le prêtre incriminé, le prélat du Vatican, poursuivi pour complicité, lui avait conseillé de le sanctionner tout en évitant un scandale public. Mais le tribunal ne semble pas favorable à un autre report alors que six des sept prévenus peuvent comparaître.
En janvier, le parquet et la défense s’opposeront également à un nouveau renvoi. « Depuis des mois, Mgr Barbarin est l’objet d’une campagne violente et nous attendons l’audience pour rétablir factuellement et juridiquement la vérité », a déclaré aujourd’hui son avocat, Me Jean-Félix Luciani. En août, un curé de campagne, rattaché au diocèse de Valence (centre-est) a appelé le cardinal à la démission dans une pétition signée depuis par plus de 100.000 personnes. Deux évêques et l’ancien directeur de cabinet de Philippe Barbarin ont de leur côté pris sa défense dans une tribune publiée par le quotidien catholique La Croix.
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