Loi Sport : l’inclusion des personnes LGBTI toujours sur le banc de touche
La proposition de loi visant à « démocratiser le sport en France » était l’occasion pour cette mandature d’adopter des dispositions législatives pour lutter contre les LGBTIphobies dans les milieux sportifs. Malheureusement, lors de son examen en 1ère lecture, la quasi-totalité des amendements orientant le texte dans ce sens ont été rejetés ou jugés irrecevables. SOS homophobie, l’Inter-LGBT, la Fédération Sportive Gaie et Lesbienne et Rouge Direct, dénoncent « le manque flagrant d’ambition du gouvernement qui s’est pourtant engagé pour une pratique sportive inclusive et respectueuse des personnes LGBTI. »
Depuis longtemps, de nombreuses études, enquêtes ou sondages pointent la situation alarmante et le déficit des réponses fortes et déterminées de la part des pouvoirs publics pour que l’univers sportif soit enfin inclusif envers les personnes LGBTI.
En 2018, le sondage IFOP commandé par la DILCRAH révélait que 19 à 22% des personnes LGBTI interrogées ont été victimes d’actes anti-LGBTI de la part de membres d’un club sportif. En 2020, le rapport de SOS homophobie recensait pour la 5ème année consécutive une augmentation des témoignages LGBTIphobes reçus, et pointait les discriminations subies par les personnes trans, intersexes et hyperandrogynes exclues des compétitions sportives.
Les actes et paroles LGBTIphobes dans la pratique sportive, les clubs ou les stades aggravent profondément leur banalisation dans l’ensemble de notre société. Le 12 mars, des responsables associatif·ve·s avaient d’ailleurs co-signé·e·s une tribune pour dénoncer la réélection de Noël Le Graët à la tête de la Fédération Française de Football, malgré des prises de positions inacceptables face aux actes racistes, sexistes et LGBTIphobes. Toujours en mars, une lettre ouverte à la Ministre des Sports avait été publiée dans Libération par un grand nombre d’associations pour prendre en considération les enjeux d’inclusion dans le monde sportif.
L’examen en 1ère lecture du projet de loi visant à “démocratiser le sport en France” qui s’est tenu du 17 au 19 mars 2021 dans l’hémicycle, était pourtant l’occasion pour le gouvernement de tenir ses engagements en renforçant les dispositions pour l’inclusion des personnes LGBTI et lutter contre les discriminations qui les touchent dans les milieux sportifs.
Ainsi, les amendements portant sur la reconnaissance des discriminations anti-LGBTI dans le Code du Sport, l’obligation de sensibilisation et de formation des équipes d’encadrement, la mise en place de sanctions pédagogiques ou encore la création de référent·e·s « discriminations » pour assurer le pilotage et le suivi de plans d’actions se sont vus écartés lors des débats par la majorité présidentielle.
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