Pologne : des villes instaurent des zones sans idéologie LGBT Fév06

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Pologne : des villes instaurent des zones sans idéologie LGBT

Plus de quatre-vingts municipalités polonaises se sont déclarées « zones sans idéologie LGBT ». La Commission européenne pointe le risque d’agression. Elle érige la défense des droits des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, intersexes et queers comme prioritaire pour les cinq prochaines années.

Il y a d’abord eu des autocollants  » « zones sans idéologie LGBT »  » distribués par un magazine, à mettre sur sa boîte aux lettres ou sa voiture. Aujourd’hui, ce sont des villes et des régions entières qui s’affirment  » « zones sans idéologie LGBT » « . Environ quatre-vingts ces six derniers mois, presque toutes situées dans le quart sud-est de la Pologne, la région la plus conservatrice du pays.

« J’ai honte de ma ville »

Filip Sliwa, jeune publicitaire installé à Varsovie, ne reconnaît plus la ville où il a grandi, Debica (45 000 habitants), dans les Basses-Carpates.  » J’ai honte de ma ville, je ne m’y sens pas en sécurité, contrairement à Varsovie ou Cracovie. Je me sens mal pour mes parents qui y vivent. Eux aussi ont honte, ils sont tristes et en colère. J’ai l’impression que je ne peux plus m’ouvrir au reste de ma famille, à mes tantes, à mes grands-parents. « 

Après le Parlement européen, la commissaire en charge de l’Égalité, Helena Dalli, s’est inquiétée, mardi 4 février 2020, des risques d’agressions contre les personnes ainsi désignées à la vindicte. Elle a rappelé que la défense des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, intersexes et queers serait une priorité de la Commission pour les cinq prochaines années. Sachant que six pays européens ne reconnaissent ni le mariage ni l’union civile pour les personnes homosexuelles : la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, la Lituanie et la Lettonie.

Un climat de haine

La situation n’est pas prête de changer en Pologne, où le parti ultraconservateur au pouvoir a pris la communauté LGBT pour cible lors des élections parlementaires d’octobre. Ce sont surtout les élus locaux issus de la majorité qui votent ces résolutions pour exclure les gays et lesbiennes. Si les textes n’ont pas force de loi, ils instaurent un climat de haine et libèrent la parole homophobe.