VIH : la Covid pourrait provoquer jusqu’à 150 000 décès supplémentaires Nov30

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VIH : la Covid pourrait provoquer jusqu’à 150 000 décès supplémentaires

Dans un rapport rendu public aujourd’hui à Genève, l’ONUSIDA estime que la pandémie mondiale détériore une situation déjà préoccupante. La lutte mondiale contre le sida était mal engagée avant que la pandémie de Covid-19 ne frappe, mais la propagation rapide du coronavirus a créé des revers supplémentaires.

Et même si certains pays ont réussi à limiter les effets de la pandémie, moins de personnes ont été détectées et moins de soins ont été donnés.

Par conséquent, la modélisation de l’impact à long terme de la pandémie sur la lutte contre le VIH montre qu’il pourrait y avoir entre 123.000 et 293.000 nouvelles infections supplémentaires par le VIH entre 2020 et 2022. Le nouveau coronavirus pourrait être responsable cette année et les deux suivantes de 69.000 à 148.000 décès supplémentaires liés au sida.

« Les avancées de ces dernières années sont menacées », a déclaré lors d’un point de presse virtuelle depuis Genève, la Directrice exécutive Winnie Byanyima. Et « pour remettre la réponse mondiale sur les rails, il faudra donner la priorité aux personnes et s’attaquer aux inégalités sur lesquelles les épidémies se développent », a ajouté Mme Byanyima.

« S’attaquer aux inégalités sur lesquelles les épidémies se développent »

De telles chiffres viennent remettre en cause les objectifs affichés sur plusieurs années et qui cherchaient à faire baisser les nouveaux cas et les décès de 500.000 chacun d’ici la fin de l’année. Or, selon le rapport mondial sur le VIH publié jeudi, le nombre d’infections est supérieur de 3,5 millions et celui des décès de centaines de milliers par rapport à ce qui avait été envisagé.

« Mettre en œuvre uniquement les programmes les plus acceptables sur le plan politique ne permettra pas d’inverser la tendance contre la Covid-19 ou de mettre fin au sida », a rappelé la directrice exécutive de l’ONUSIDA. Pour la Cheffe de cette Agence onusienne basée à Genève, « pour remettre la réponse mondiale sur les rails, il faudra donner la priorité aux personnes et s’attaquer aux inégalités sur lesquelles les épidémies se développent ».

Mais le coronavirus n’est pas seul en cause. « La réponse mondiale au VIH était en retard avant même la pandémie de Covid-19 », ajoute Mme Byanyima. Une façon de rappeler que l’insuffisance des investissements et des mesures de lutte contre le VIH et d’autres pandémies a laissé le monde exposé au coronavirus.

Alors que la pandémie de Covid-19 pousse la lutte contre le sida encore plus loin et que les objectifs de 2020 ne sont pas atteints, l’ONUSIDA exhorte donc les pays à tirer les leçons du sous-investissement dans la santé et à intensifier l’action mondiale pour mettre fin au sida et aux autres pandémies.