13 ans de réclusion requis pour un viol lesbophobe Mai27

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13 ans de réclusion requis pour un viol lesbophobe

13 ans de réclusion ont été requis en appel jeudi à Paris contre un jeune homme pour un viol lesbophobe d’une «violence inouïe». L’avocat général a demandé à la cour d’assises de condamner l’accusé, âgé de 25 ans, pour «viol en raison de l’orientation sexuelle» sur une jeune femme, un crime qui arrive de manière rarissime devant les tribunaux.

En mars 2020, l’agresseur de Jeanne (dont le prénom a été modifié à sa demande) avait été condamné à 15 ans de réclusion criminelle, la peine maximale prévue en cas de viol, par la cour d’assises de la Seine-Saint-Denis. Mais la circonstance aggravante du caractère homophobe de l’agression n’avait pas été retenue. La peine requise ce jeudi en appel est plus faible du fait des aveux de l’accusé, qui a enfin reconnu le viol et les violences lors de ce deuxième procès.

«Il avait envie de me détruire pour ce que je suis», a témoigné jeudi matin à la barre Jeanne, 34 ans. La jeune femme menue a relaté, bouleversée, «une heure de torture, de mises en scène et d’humiliations» infligées par ce garçon qui l’avait séduite place de la République à Paris, le soir du 7 octobre 2017. L’expertise médicale avait relevé de «très nombreuses plaies sur l’ensemble du corps», «une perforation du tympan» et des ecchymoses au niveau du cou et du thorax, et vingt jours d’incapacité totale de travail (ITT) lui avaient été prescrits. «Il n’a pas aimé que je le ramène chez moi, que je lui dise non, que je sois lesbienne», a-t-elle dit à la cour.

La jeune femme a aussi énuméré les phrases glaçantes prononcées cette nuit-là par son agresseur, quand elle lui a expliqué ne finalement pas vouloir avoir de relation sexuelle avec lui : «Tu kiffes les filles? Eh bien, je vais te faire kiffer», «T’as compris? Tu feras moins ta conne maintenant?», jusqu’au «petit bisou» demandé alors qu’il quittait son appartement après lui avoir volé une bague et sa carte bancaire. Interrogée par la présidente de la cour sur sa vie après son agression, Jeanne, qui écrit et compose de la musique, a simplement répondu : «Ca a été l’enfer».