Chine : l’homosexualité toujours décrite comme une maladie mentale
Un tribunal de la province chinoise du Jiangsu a tranché en faveur de l’éditeur d’un manuel universitaire dans lequel l’homosexualité est décrit comme un «désordre psychologique».
Selon les juges, la description de l’homosexualité parmi les «désordres psychologiques communs», comme le fait de se travestir ou le fétichisme, reflète des «différences perceptibles» et ne constitue pas une erreur factuelle, comme on peut le lire dans le délibéré consulté par l’agence Reuters.
Le jugement confirme une précédente décision datant de septembre, déja en défaveur de la plaignante, Ou Jiayong, connue sous le pseudonyme de Xixi. Cette dernière, âgée de 24 ans, avait consulté le manuel de psychologie en question alors qu’elle étudiait à l’Université agricole du Sud de la Chine, en 2016. Elle avait confié avoir été «profondément choquée» lorsqu’elle avait lu le texte, s’identifiant elle-même comme lesbienne.
Xixi avait décidé de porter plainte contre l’éditeur et le distributeur du manuel, demandant le retrait du passage du texte et des excuses publiques de la part des accusés.
Elle a déploré le fait que, malgré qu’il ait été démontré au tribunal que l’homosexualité ne pouvait être qualifiée de «maladie mentale», «le jugement allait permettre à d’autres manuels patholigisant l’homosexualité de continuer à circuler».
L’homosexualité a été décriminalisée en Chine en 1997 et n’est plus considérée comme un désordre mental depuis 2001. Il n’existe toutefois pas de législation contre les discriminations contre les LGBT+ en Chine, et le mariage entre personnes du même sexe n’est pas reconnu.
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