Deux transgenres cubains se marient, une première sur l’île Juil18

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Deux transgenres cubains se marient, une première sur l’île

Un couple de transgenres s’est marié civilement cette semaine à La Havane, une première à Cuba où les minorités sexuelles ont longtemps souffert de discriminations, mais ils ont dû enregistrer leur union comme celle d’un homme et une femme, l’identité de leurs papiers officiels.

« Cet acte juridique n’enfreint pas ce qui est établi par les règles juridiques cubaines car il s’agit de deux personnes dont le genre reconnu légalement est féminin et masculin, même si cela n’est pas cohérent avec les identités de genre de Ramsés et Dunia », les nouveaux époux, a expliqué le Centre national d’éducation sexuelle (Cenesex), organisme d’Etat dirigée par Mariela Castro, fille de l’ex-président Raul Castro. Ramsés, homme transgenre, et Dunia, femme transgenre, se sont unis mardi au Palais des mariages de San Francisco de Paula de La Havane, qui dépend du ministère de la Justice.

Le couple avait échoué lors d’une première tentative mais le Cenesex leur a apporté une assistance juridique, notamment sur le fait qu’ils n’avaient pas l’obligation de s’habiller chacun selon le genre inscrit sur leurs papiers officiels. Ils attendent désormais de se faire opérer pour changer de sexe, a expliqué le Cenesex, une intervention gratuite sur l’île.

Dans la foulée de la révolution menée par Fidel Castro en 1959, les minorités sexuelles ont été stigmatisées et les homosexuels harcelés, voire envoyés en camps de «rééducation». S’appliquait alors une politique de marginalisation vouée à les exclure de tout emploi public, pour laquelle Fidel Castro s’est par la suite excusé.

Depuis plus d’une décennie, le vent a tourné à Cuba, sous l’impulsion notamment de Mariela Castro, députée qui a oeuvré pour un meilleur respect des communautés LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). La nouvelle Constitution, en vigueur depuis avril, interdit toute discrimination en raison de l’identité de genre et définit le mariage comme «une institution sociale et juridique», et non seulement une «union entre un homme et une femme» comme c’était le cas auparavant. Ce qui ouvre la voie à une réforme du Code de la famille d’ici deux ans, qui pourrait légaliser le mariage homosexuel.