Hausse de 44% des cas de discrimination homophobe au Chili
Les cas de discriminations homophobes et transphobes au Chili ont augmenté de 44% en un an, la plus forte hausse en 17 ans dans ce pays réputé conservateur, selon le rapport du Mouvement pour l’intégration et la libération homosexuelle (Movilh).
En 2018, «968 plaintes (…) fondées sur l’orientation sexuelle ou sur l’identité de genre» ont été relevées par cette ONG qui a travaillé en collaboration avec les forces de l’ordre. Les plaintes ont été déposées auprès de la police par les victimes ou des proches.
Parmi elles, on dénombre notamment trois homicides, 58 agressions physiques ou verbales ainsi que 28 faits de discrimination sur le lieu de travail, souligne le 17e rapport annuel de cette ONG. Ce document a été présenté par le Movilh qui dénonce un manque de politiques en faveur des communautés LGTBI.
Le nombre de plaintes au cours de cette année est le plus élevé jamais enregistré dans ce pays depuis le lancement du rapport en 2002.
Cette augmentation s’explique par «l’inertie» des organismes d’État à mettre en place des politiques publiques contre la discrimination, telles que des campagnes de prévention ou de santé visant à «éduquer la population» sur la thématique de l’homophobie, dénote Oscar Rementeria, porte-parole du Movilh.
À cela s’ajoute l’arrivée de «leaders d’opinion ultraconservateurs», affiliés à des partis d’extrême droite ou à des groupes religieux qui, selon le Movilh, ont alimenté la haine à l’encontre les communautés LGBTI, affirme M. Rementeria.
Selon le rapport, c’est dans les institutions publiques que les plaintes de ce type ont le plus augmenté et plus particulièrement au sein de la police: on y observe une augmentation de 1.500% des dénonciations de «coups, de tortures et de vols» entre 2017 et 2018.
La première loi sur la discrimination, appelée « loi Zamudio « date de 2012, elle a été votée lors du premier mandat du président de droite, Sebastian Piñera. Elle a été adoptée en mémoire de Daniel Zamudio, jeune homosexuel assassiné par un groupe néonazi.
Le Movilh a annoncé qu’une manifestation pacifique aurait lieu samedi afin de protester contre la visite du président d’extrême droite brésilien Jair Bolsonaro, réputé pour ses propos homophobes, qui doit rencontrer son homologue chilien, Sebastian Piñera.
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