« je suis en paix avec qui je suis », témoigne Guillaume Cizeron Mai03

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« je suis en paix avec qui je suis », témoigne Guillaume Cizeron

« Je suis en paix avec qui je suis », assure à l’AFP le champion du monde Guillaume Cizeron à l’occasion de la sortie d’un livre touchant dans lequel il décrit les affres d’une homosexualité longtemps subie, que le patinage artistique l’a aidé à assumer.

« Ce n’est pas militant », assure le quadruple champion du monde de danse sur glace, en expliquant la démarche de son premier livre, « Ma plus belle victoire » (Editions XO) lors d’une interview à Montréal. C’est là que le patineur français vit et s’entraîne depuis 2014 avec sa partenaire de toujours, Gabriella Papadakis.

« C’est vraiment plus pour sensibiliser les gens, pour faire vivre de l’intérieur à quelqu’un qui ne s’est peut-être jamais posé la question de savoir comment c’était de grandir pour quelqu’un qui est homosexuel », dit-il.

« Je trouve ça intéressant pour moi, de partager et peut-être d’aider certaines personnes à s’accepter ou à regarder peut-être avec un point de vue différent ce qu’elles ont vécu et ce qu’elles vivent en ce moment ».

Dans ce récit émouvant, il raconte les insultes subies dès l’âge de 6 ans par l’enfant efféminé qu’il était, qui préférait jouer aux Barbies avec ses soeurs plutôt qu’aux petites voitures ou au foot. Il y décrit ses tourments face à ce qu’il pensait d’abord être une « maladie », dont il espérait se débarasser en se tapant la tête contre les murs.

Il se souvient de ce jour où son père, cultivé et a priori ouvert, a lâché un « Dégueulasse! » alors que deux hommes s’embrassaient à la télévision.

Pour autant, il n’est en colère ni contre sa famille, aimante et soudée, ni contre ceux qui l’ont raillé. « Je suis en colère envers les idées, les croyances, les préjugés. Je trouve ça tellement dommage. Parce que j’ai appris à me détester, je ne me détestais pas par nature. »