La cour suprême du Brésil criminalise l’homophobie Juin14

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La cour suprême du Brésil criminalise l’homophobie

La cour suprême du Brésil a décidé de criminaliser l’homophobie, une mesure importante pour les minorités sexuelles d’un des pays qui comptent le plus grand nombre d’assassinats de personnes LGBT.

Le 23 mai dernier, une majorité de juges de la Cour suprême – six sur 11 – s’était déjà prononcée pour la classification de l’homophobie et de la transphobie comme crimes spécifiques. Ce jeudi, la plus haute instance du pouvoir judiciaire brésilien a finalement décidé – par 8 voix contre 3 – de criminaliser l’homophobie, décrétée comme étant équivalente au délit de racisme, en attendant que le Congrès – actuellement à majorité conservatrice et sous forte influence des églises évangéliques – élabore une loi spécifique pour réprimer ce type de discrimination.

« Tout préjugé est une violence », a déclaré Carmen Luzia, juge au STF, pour expliquer son vote favorable. « Toute discrimination est une cause de souffrance », mais « certains préjugés causent plus de souffrances que d’autres, parce que ce sont des blessures qui frappent la personne dans son foyer, qui séparent les parents des enfants, [qui séparent] les frères, les amis, pour le simple fait de tenter de vivre quelque chose qui se présente comme naturel », a dit cette juge.

Selon l’ONG Grupo Gay da Bahia (GGB), qui collecte des statistiques nationales depuis quatre décennies, il y a eu en 2017 au Brésil 387 meurtres et 58 suicides dus à ce que l’association appelle « homotransphobie », c’est à dire les sentiments négatifs envers les homosexuels ou envers les transsexuels. Les chiffres donnés par GGB sont de 30% supérieurs à ceux de 2016. Ils impliquent la mort par meurtre ou suicide d’une personne LGBT toutes les 19 heures au Brésil.