Le cardinal français Barbarin fixé sur son sort judiciaire jeudi Jan28

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Le cardinal français Barbarin fixé sur son sort judiciaire jeudi

La cour d’appel de Lyon se prononce jeudi sur le cas du cardinal Barbarin, condamné en mars à six mois de prison avec sursis pour n’avoir pas dénoncé les abus sexuels perpétrés par un ancien prêtre sur des enfants.

Pour l’archevêque de Lyon, âgé de 69 ans, c’est l’aboutissement d’une affaire qui a débuté en 2015 avec les plaintes déposées par plusieurs anciens scouts victimes, il y a une trentaine d’années, de Bernard Preynat, ancien aumônier de Sainte-Foy-Les-Lyon, dans la métropole de Lyon. Quatre ans après, une procédure de citation directe contraint Philippe Barbarin, pointé du doigt pour avoir passé sous silence les abus de Preynat, à comparaître malgré le classement de l’enquête. Un procès très médiatisé qui plonge l’Église de France dans l’embarras.

En première instance, alors que le ministère public n’avait pas demandé de peine, le tribunal avait condamné le prélat à six mois de prison avec sursis, conduisant ce dernier à présenter sa démission – refusée par le pape François – puis à se mettre en retrait du diocèse. À l’audience d’appel, le procureur général Joël Sollier avait réclamé la relaxe, construisant son réquisitoire autour de la dissociation entre le «cas individuel» du cardinal Barbarin et les «fautes morales et pénales» commises par l’Église face à la pédocriminalité dans ses rangs.

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Le cardinal Barbarin ne devrait pas apparaître jeudi face aux juges. «Il n’avait pas exclu d’y être, mais nous lui avons recommandé de ne pas venir», indique son avocat Jean-Félix Luciani, un avis donné «au regard de toute l’intendance que cela nécessite, notamment en matière de sécurité, mais aussi pour préserver sa santé». Dix jours après le procès de Bernard Preynat, contre lequel ont été requis au moins huit ans de prison, François Devaux, président de l’association La Parole Libérée, partie civile au procès, confie observer une «grande différence» dans l’attitude des deux prévenus. «Preynat a reconnu les faits, il ne s’est pas caché, alors que Barbarin n’a pas fait d’examen de conscience, il cherche toujours ce qu’on lui reproche, il fait l’anguille. (…) Ce n’est pas très glorieux».