Le mariage gay, grand absent du premier Code civil chinois Juin23

Mots-clés

Articles en relation

Partager

Le mariage gay, grand absent du premier Code civil chinois

La promulgation en Chine du premier Code civil a douché les espoirs de la communauté homosexuelle de voir le mariage gay légalisé dans un pays où l’union entre un homme et une femme reste la norme.

Les gays et lesbiennes « ne se sentent pas respectés », peste le jeune trentenaire Sun Wenlin, premier en Chine à avoir lancé une procédure – infructueuse – en 2015 pour obtenir l’autorisation de se marier avec un partenaire de même sexe. Le mariage gay reste un rêve lointain dans un pays qui classait encore officiellement l’homosexualité comme une maladie mentale jusqu’en 2001. Des dizaines de millions d’entre eux vivent leur relation dans la clandestinité ou sont contraints à un mariage hétérosexuel pour répondre à la pression parentale qui exige des petits-enfants.

La légalisation du mariage homosexuel figurait parmi les principales suggestions des citoyens lorsque les législateurs chinois ont sollicité l’an dernier des avis sur la manière de modifier le Code civil. La non-reconnaissance du mariage pour tous a été un « coup dur » pour la communauté LGBT, victime de brimades et d’une augmentation des licenciements abusifs, affirme le responsable d’une association de défense, Peng Yanhui.

« Des centaines de milliers de personnes se sont manifestées. Elles ont partagé leurs histoires personnelles parce qu’elles voulaient du changement », assure-t-il. Des parents qui acceptent l’homosexualité de leur enfant ont apporté leur soutien. Des actifs qui cachaient leur situation à leur employeur ont accepté de tomber le masque, ainsi que des couples homosexuels désirant adopter.

Cependant, le texte définitif du Code civil, promulgué le mois dernier, définit toujours le mariage comme « l’union entre un homme et une femme ».

La communauté LGBT a réagi en faisant pression sur les universitaires et les élites qui ont l’oreille du Parti communiste (PCC) au pouvoir, et s’est mobilisée sur les réseaux sociaux en organisant des mariages « virtuels », où le public est invité à formuler des voeux en ligne.