Le pape et l’homosexualité

Publié par rédaction le 8 Avr 2024 dans Actualités | 0 commentaire

Baptisé « Dignitas infinita » (« Une infinie dignité »), un document d’une vingtaine de pages approuvé par le pape François, fruit de cinq ans de travail, a été publié par le Dicastère pour la Doctrine de la foi, le puissant organe du Saint-Siège chargé du dogme qui liste des cas de « violations concrètes et graves » de la dignité.

Quatre mois après la polémique suscitée par l’ouverture des bénédictions de couples homosexuels, notamment dans le camp conservateur, ce texte qualifié de « très important » qui aborde des thèmes chers au pape François comme la guerre, les droits des migrants, l’écologie, la justice sociale, les violences numériques est aussi une manière de colmater les divisions internes au sein de l’Église.

Dans ce texte en 68 points rédigé par le préfet du dicastère, le théologien argentin et cardinal Victor Manuel Fernandez liste notamment des cas de « violations concrètes et graves » de la dignité.

Ainsi, la gestation pour autrui (GPA) y est décrite comme « en contradiction totale avec la dignité fondamentale de tout être humain », tandis que le Vatican voit « une crise très dangereuse du sens moral » dans « l’acceptation de l’avortement dans les mentalités, dans les mœurs et dans la loi elle-même ».

La « théorie du genre » dénoncée

En outre et pour la première fois de façon aussi spécifique, le Vatican dénonce avec force la « théorie du genre », qualifiée par François de « colonisation idéologique très dangereuse ». « Toute intervention de changement de sexe risque, en règle générale, de menacer la dignité unique qu’une personne a reçue dès le moment de la conception », est-il écrit.

Dans le même temps, l’Église rappelle le droit au respect des personnes LGBT + et dénonce « le fait que, dans certains endroits, de nombreuses personnes soient emprisonnées, torturées et même privées du bien de la vie uniquement en raison de leur orientation sexuelle ». Par ailleurs, un long paragraphe est consacré aux violences faites aux femmes. « Le phénomène du féminicide ne sera jamais assez condamné », affirme le Vatican.