Mauritanie : 10 jeunes gays en prison après une soirée festive Jan30

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Mauritanie : 10 jeunes gays en prison après une soirée festive

Le parquet de Nouakchott a placé en détention provisoire dix jeunes Mauritaniens, inculpés « d’actes contraires à la morale », après la diffusion d’images d’une cérémonie présentée comme le premier « mariage gay » de cette république islamique d’Afrique du nord-ouest interdisant les comportements homosexuels.

Ils avaient choisi le soir du samedi 11 janvier 2020 pour fêter l’anniversaire de l’un d’entre eux. Homosexuels dans une république islamique qui les poursuit, les jeunes gens sont arrivés maquillés et en talons hauts aux réjouissances organisées dans un appartement de Nouakchott, la capitale mauritanienne.

Là, comme le montre une vidéo YouTube, ils se sont lancés dans des « performances » à tour de rôle, avec toutes sortes de mouvements de danse frénétiques que la morale locale réprouve. Ainsi le sabar, qui tient son nom d’un instrument de musique à percussion, tout comme le leumbeul, sorte de twerk endiablé, sont jugés bien trop indécents. Au Mali, ces danses sont également interdites depuis 2001.

Ces images vidéo ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux, dans la presse locale et même sur les sites des journaux du Sénégal voisin, qui ont évoqué le premier « mariage gay » de Mauritanie.

Une semaine plus tard, dix des participants à cette soirée ont été appréhendés. « Le parquet a envoyé (lundi soir) les jeunes délinquants homosexuels en prison en attendant leur jugement pour actes contraires à la morale, commission de faits interdits par Allah et publication d’une cérémonie de débauche », a expliqué une source judiciaire à l’AFP. La date du procès n’est pas connue.

L’article 308 du code pénal, basé sur la charia, interdit les comportements homosexuels entre musulmans majeurs, qualifiés d' »actes contre-nature », et les punit de mort s’il s’agit de deux hommes. Mais on « ne connaît aucun cas de personne emprisonnée ou condamnée à mort en 2018 pour comportement homosexuel », selon l’ONG Human Rights Watch.