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Coronavirus : des médecins américains refusent d’utiliser les anticorps d’un gay sous PrEP

Des médecins américains ont refusé d’utiliser le sang d’un new-yorkais gay sous PrEP. Il devait faire partie d’un test qui consiste à utiliser le plasma d’un individu récemment guéri du Coronavirus dans une perfusion expérimentale sur des patients COVID-19 gravement malades.

Sabri, la quarantaine, venait tout juste de guérir du coronavirus. Pendant 36 heures, il a ressenti les principaux symptômes, à savoir : fièvre, courbatures, toux et maux de tête. Une fois rétablie, il a voulu participer à une étude sur le plasma convalescent qui consiste à collecter du sang riche en anticoprs de personnes guéries du COVID-19 et à le réinjecter à des patients gravement malades du virus.

Après avoir postulé, Sabri a passé une entrevue durant laquelle il a précisé prendre du Truvada quotidiennement dans le cadre d’une PrEP. L’hôpital lui a prélevé son sang sans problème. Mais, mauvaise surprise, quelques jours plus tard. Il reçoit un appel lui annonçant qu’il ne peut pas faire de don étant sous Truvada.

Comme des milliers d’homosexuels, il prend quotidiennement une pilule de Truvada dans le cadre d’une prophylaxie pré-exposition, ou PrEP, pour se protéger contre le VIH. Les utilisateurs de PrEP passent un test de dépistage du VIH quatre fois par an pour vérifier qu’ils sont toujours séronégatifs, ce qui est une condition préalable à une prescription Truvada.

Ben-Achour a demandé s’il pouvait arrêter de prendre le Truvada pendant un mois, puis donner son plasma riche en anticorps, mais on lui a dit non. Pour donner son sang, il devrait à la fois arrêter de prendre du Truvada et – comme c’est la politique pour tous hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes – et s’abstenir de rapports sexuels pendant 12 mois.

Le New York Blood Center, qui a refusé de prendre son sang, a déclaré qu’il suivait les directives fédérales. Les restrictions remontent à 1983, au plus fort de la crise du sida, lorsque le gouvernement fédéral a institué une interdiction à vie des dons de sang par tout homme ayant déjà eu des relations sexuelles avec un autre homme. La règle, destinée à garder le VIH hors de l’approvisionnement en sang, a été remplacée en 2015 par un règlement qui exige un an d’abstinence pour donner du sang.