Des croix gammées taguées sur le Cox et le Banana Café Juil06

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Des croix gammées taguées sur le Cox et le Banana Café

Le Club Banana Café et le Cox, deux bars gays emblématiques du Ier et IVe arrondissement, ont tous les deux été les cibles de dégradations homophobes et antisémites cette semaine. Leur façade a été recouverte par des croix gammées. Des plaintes ont été déposées.

« La mairie a été réactive puisqu’elle a tout fait effacer avant que nous arrivions sur les lieux… et c’est pas plus mal », souffle Frédéric Hervé. Pour l’exploitant des lieux, c’est une première : « Ça nous arrive de recevoir des appels d’insultes et des lettres de menaces, mais on n’avait encore jamais eu de croix gammées. »

L’assistant de direction du Banana Café, Dimitri Morvan, se dit toujours aussi choqué : « Le Banana, c’est vraiment une ouverture à la tolérance, là, on se l’est vraiment pris dans la face ». Quelques jours auparavant, dans la nuit de jeudi à vendredi, trois individus ont également tagué trois croix gammées sur la devanture de ce bar gay, emblématique du Ier arrondissement de Paris. Ce sont les employés qui, le lendemain, ont découvert les dégradations. Si les tags, recouverts de peinture, ont disparu, les coupables, eux, ont laissé des traces : « On a visionné les vidéosurveillances et on a vu qu’il s’agissait de trois jeunes hommes, précise Dimitri Morvan. Ils sont arrivés les visages découverts et se sont cagoulés ensuite avant de repartir en courant. »

Deux actes choquants que Jean-Luc Romero, fraîchement nommé au poste d’adjoint chargé des droits humains, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations, n’a pas manqué de dénoncer. « Il y a une similitude entre les deux actes qui est extrêmement inquiétante et une violence symbolique, aussi bien pour les personnes juives que pour les personnes homosexuelles, qui est inacceptable », assène-t-il. L’occasion pour l’élu de mettre en garde : « On fait face à une minorité qui s’est radicalisée et on ne peut pas l’accepter car sur des esprits un peu faibles, ça peut avoir de l’influence ». Une condamnation relayée par Anne Hidalgo, maire de Paris : « Ces messages de haine et l’homophobie n’auront jamais droit de cité à Paris. Je souhaite que les auteurs soient vite identifiés et jugés », a-t-elle indiqué sur son compte Twitter.