Exclu de Saint-Cyr, un militaire homo saisit le tribunal administratif

L’histoire commence à Munich en juin 2011. Alors qu’il est sélectionné pour suivre un cursus franco-allemand, Pierre Schydlowski, jeune élève de Saint-Cyr, qui n’a jamais caché son homosexualité est violé dans une discothèque de la ville. Traumatisé, il doit annuler ses examens prévus 15 jours plus tard.

Rapatrié en France, le jeune homme a comparu en juillet 2011 devant le conseil de discipline de l’école, qui l’a exclu de son cursus de Saint-Cyr, selon l’avocat. La décision a ensuite été confirmée par le ministère de la Défense en 2012. Aujourd’hui, Pierre a saisi le tribunal administratif de Rennes pour contester ces décisions.

Pierre Schydlowski a bien été réaffecté mais « en contrat de bilan » aux Ecoles du matériel de Bourges, « où il compte les cahiers et les crayons », a expliqué Me Morain, pour lequel l’objectif de cette décision est « de briser ses rêves » pour qu’il quitte l’armée de lui-même.

Le jeune homme, dont l’homosexualité était déjà connue de la hiérarchie directe avant ce viol, avait par ailleurs écopé de 20 jours d’arrêt en 2010, après une agression homophobe dont il avait été victime à Munich, alors qu’il sortait d’un bar avec son ami.

Le Sirpa Terre a pour sa part indiqué à l’AFP que « les seuls motifs d’expulsion » du jeune militaire « sont des résultats académiques insuffisants, des absences répétées en cours, et pas seulement aux examens, et un comportement atypique datant de 2010 qui ne permettait pas de maintenir un lien de confiance entre l’élève et le professeur », sans vouloir donner de précisions supplémentaires sur la nature du « comportement atypique ».

Le tribunal administratif de Rennes, où le jeune homme est domicilié, devrait se prononcer dans un délai d’environ un an.