La Gay panic defence en passe d’être supprimée en Australie

1463545998012

La gay panic defence encore en vigueur en Australie-Méridionale et dans le Queensland pourrait être bientôt supprimée. Un prête catholique a lancé une pétition pour annuler cette loi qui a permis à ce jour à de nombreux meurtriers homophobes de tirer leur épingle du jeu en invoquant la légitime défense contre des avances homosexuelles de la part de sa victime.

On le sait peu mais cette loi homophobe existe encore dans ces deux états australiens mais aussi aux Etats-Unis à l’exception de la Californie qui l’a abolie il y a deux ans.

Le père Paul Kelly a lancé une pétition sur change.org pour supprimer cette loi surréaliste. « Si quelqu’un que vous croyez gay vous fait des avances, la peur panique que vous pourriez ressentir justifie partiellement le meurtre. Je me fais un devoir de faire abolir cette loi révoltante », décrit-il dans son appel qui a déjà recueilli 250 000 signatures.

Le prêtre catholique australien a déjà reçu le soutien de Tom Ballard, un humoriste et animateur populaire dans le pays continent.

L’utilisation de la « gay panic defence » transforme la charge pesant contre l’accusé en « homicide involontaire », ce qui « permet à des meurtriers de s’en sortir avec des peines dérisoires », explique le prêtre.

_87821513_89549028

Sa pétition a pris de l’ampleur à la suite d’une nouvelle utilisation début mai de cette jurisprudence : Michael Joseph Lindsay, condamné en première instance à 23 ans de prison pour avoir égorgé en 2011 un homme, a pu demander début mai un nouveau procès, la Haute cour d’Australie estimant qu’il pouvait légitimement demander à être jugé pour homicide involontaire car sa victime lui avait proposé de le payer en échange d’une relation sexuelle.

Le prêtre Paul Kelly était déjà indirectement impliqué dans une histoire de « gay panic defense », qui s’était déroulée dans son église en 2008. Le meurtrier avait utilisé cette défense et avait été condamné à neuf ans de prison, avant d’être libéré au bout de quatre années, en 2012. Cette faille du système législatif des deux états australiens, soulignée par le prêtre, a poussé le premier ministre d’Australie-Méridionnale, Jay Weatherill, à promettre son abolition, jugeant la loi « dépassée et offensante ».