Grèce : la reconnaissance de l’union homosexuelle rejetée Déc18

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Grèce : la reconnaissance de l’union homosexuelle rejetée

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Le projet de loi sur la reconnaissance des couples homosexuels, proposé par Syriza, parti du Premier ministre grec Alexis Tsipras, a été rejeté jeudi en commission par Anel (souverainistes, droite), son allié au gouvernement.

Lors du débat en commission, qui précède celui au Parlement prévu la semaine prochaine, Anel (Grecs Indépendants) a voté non à ce projet, comme l’ont fait les communistes du KKE et le parti néonazi Aube dorée, selon cette source.

Syriza, parti de gauche radical d’Alexis Tsipras, a bénéficié en revanche du soutien des socialistes du Pasok, de Potami (centre), et de l’Union des centristes, et par conséquent le projet devrait être adopté facilement, mardi en principe.

De son côté, le principal parti d’opposition, Nouvelle-Démocratie (conservateurs) n’a pas voulu s’exprimer en commission.

En 2008, lors de l’instauration par Nouvelle-Démocratie d’un PaCSgrec, qui excluait à l’époque les couples homosexuels, Syriza, alors dans l’opposition, avait condamné le texte comme « discriminatoire », et lors de son arrivée au pouvoir en janvier, avait promis la légalisation des couples homosexuels.

À la suite d’un recours des représentants des associations grecques d’homosexuels devant la Cour européenne des droits de l’Homme, cette dernière a condamné la Grèce en 2013 pour violation du droit de respect à la vie privée et familiale, ce qui contraint le pays à harmoniser sa législation avec les règles européennes.

Le projet de loi élargit les droits des contractants d’une telle union, leur accordant en matière de fiscalité, retraites et héritage un statut équivalent à celui des couples mariés. Mais il ne leur accorde pas le droit à l’adoption, ce qui est toujours critiqué par des associations de défense des droits homosexuels.

Ce n’est pas la première fois que Anel vote contre un projet de loi de Syriza depuis janvier, dans le cadre de ce qui s’apparente à des marges de manoeuvre sur les thèmes de société laissée par Alexis Tsipras à son partenaire. Ainsi, au printemps, Anel avait voté contre la facilitation de l’obtention de la nationalité grecque pour les enfants d’immigrés nés en Grèce. Déjà, le texte avait été adopté grâce aux voix de l’opposition.

Les députés d’Anel lui apportent en revanche leur indispensable appoint lors des votes des lois sociales et économiques liées au plan d’aide accepté en juillet, rejetées par le reste de la classe politique.