Les homos enfin autorisés à donner leur sang

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La nouvelle est tombée hier. La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé la fin de l’exclusion des homosexuels du don de sang, réclamée depuis très longtemps par les associations Lgbt.

La direction générale de la santé (DGS), qui a travaillé avec les associations depuis le mois de mai, est parvenue à un consensus sur un scénario d’ouverture qui se fera en deux temps. Au printemps 2016, le don de sang total (plaquettes, plasma et globules rouges) sera ouvert aux hommes n’ayant eu aucun rapport avec un autre homme pendant les 12 mois précédant le don. «Après 12 mois d’abstinence, le risque de transmettre le virus retombe au même niveau que dans la population générale», explique Benoît Vallet, directeur de la DGS.

En revanche le don de plasma, qui comporte un moindre risque de transmission du virus, sera autorisé pour les hommes n’ayant pas eu de rapport avec d’autres hommes pendant les 4 mois précédant le don, ainsi qu’aux hommes n’ayant eu qu’un seul partenaire pendant cette même période (des prérequis identiques à ce qui est actuellement demandé aux hétérosexuels). Ces échantillons seront néanmoins traités dans une filière spécifique, ce qui permettra de les tester.

Ce dispositif durera environ un an afin d’évaluer le possible surrisque d’exposition au VIH que cette ouverture crée. Si les données confirment un risque similaire à celui des donneurs hétérosexuels (dans les mêmes conditions), les homosexuels bénéficieront alors du même traitement que les autres donneurs.

Rappelons que, depuis 1983, une circulaire interdisait à tout homme ayant déjà eu au moins un rapport sexuel avec un autre homme de donner son sang, par crainte d’un risque accru de transmettre le VIH, plus présent dans la population homosexuelle masculine que dans la population générale.

SOS homophobie salue évidemment cette avancée: «C’est un premier pas, on espère qu’il y en aura d’autres. Cela fait longtemps que nous demandons la levée de l’exclusion. Nous déplorons toutefois que ce soit assorti d’un ajournement de 12 mois, même pour les couples stables, mariés, ce qui nous paraît un peu hypocrite. Certes, il y a la promesse d’une réévaluation du dispositif dans un an et nous espérons qu’elle sera tenue. Nous appelons donc de nos voeux que des études soient réalisées».