La Gay Pride de Rio vent debout contre les conservateurs

Hier, des milliers de Brésiliens étaient réunis sur la plage de Copacabana pour célébrer la Gay Pride de Rio. Cette année, le maire conservateur de la ville avait refusé le versement de subventions municipales, une première en 22 éditions.

L’organisation de la Gay Pride de Rio de Janeiro aura été laborieuse, mais les célébrations auront été à la hauteur des années précédentes. La Gay Pride de Rio a failli être annulée, mais une campagne de financement sur internet ainsi que des sponsors privés ont contribué à la maintenir.

Le manque de moyens a toutefois obligé les organisateurs à réduire de moitié le nombre de chars du défilé, passé à six, contre douze l’an passé, quand 600 000 personnes s’étaient pressées à Copacabana. Sur ces chars, plusieurs artistes célèbres avaient accepté de se produire en renonçant à leur cachet, telle la chanteuse Daniela Mercury, l’une des premières à avoir assumé son homosexualité, ou la drag queen Pabblo Vittar, véritable phénomène de la scène pop brésilienne actuelle.

Les concerts ont débuté en milieu d’après-midi, sous une pluie fine, à mesure que le public augmentait, remplissant la promenade d’une foule multicolore. « Dans ta face Crivella », indiquait une pancarte brandie par deux participants du défilé, qui avait pour thème officiel « Résister à la LGBTphobie, au fondamentalisme et à toutes les formes d’oppression« .

« C’est une journée de résistance. Crivella a tenté de nous empêcher d’aller dans la rue en nous privant de subventions, mais nous sommes tous là », a affirmé David Miranda, premier conseiller municipal ouvertement LGBT de Rio, élu du parti d’opposition PSOL (gauche).

Le Brésil est l’un des pays les plus touchés par la violence homophobe, avec 340 meurtres en 2016, un toutes les 25 heures selon les chiffre du Grupo Gay da Bahia. Ces derniers mois, de vives polémiques ont eu lieu au Brésil autour de l’annulation de manifestations culturelles sous pression de groupes ultra-conservateurs liés à des Eglises évangéliques. D’autres controverses sont liées à une décision de justice donnant la possibilité de traitements psychologiques de « réorientation sexuelle », surnommés les « cures gay ».