Droits LGBTQ : l’appel des ONG à l’Europe de l’Est

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Des militants représentant des ONG d’une quarantaine de pays européens ont appelé jeudi les autorités des pays d’Europe de l’Est à faire plus pour défendre les droits des minorités sexuelles (LGBTQ), notamment dans l’éducation et la justice.

« Il y a encore beaucoup à faire dans le domaine de l’éducation en Europe de l’Est », a déclaré Daniela Prisacariu, coprésidente de IGLYO, un réseau paneuropéen qui regroupe une centaine d’ONG de défense des droits des LGBTQ.

Selon les militants, les associations pour les droits des lesbiennes, gais, bi, trans et en questionnement en Europe de l’Est n’ont pas accès aux établissements scolaires pour informer les élèves sur les droits de ces minorités. En conséquence, les jeunes LGBTQ ne déposent pas de plainte quand leurs droits sont violés.

« Les jeunes ne connaissent pas leurs droits, ils ne savent pas qu’ils pourraient déposer une plainte ou comment procéder. Et ils craignent d’être démasqués à l’école ou au travail s’ils la déposent », a déploré Mme Prisacariu lors d’une conférence organisée dans le cadre d’une réunion annuelle d’IGLYO qui se tient jusqu’au 15 novembre à Bucarest.

Le Conseil antidiscrimination de Roumanie (CNCD) a pour sa part reçu 10 plaintes en 2013 et neuf en 2014, selon Petre-Florin Manole, membre de cet organisme. « Nous estimons qu’on a un problème, car tous les discours ou les actions homophobes ne sont pas rapportés. Nous espérons qu’avec le soutien des ONG cela changera », a-t-il déclaré.

L’ONG Accept Roumanie organise depuis quelques années des formations avec des professeurs. Présente à la conférence, Anneli Lindahl Kenny, ambassadrice de Suède en Roumanie, a insisté pour sa part sur le besoin d’éduquer le plus tôt possible les jeunes contre toute forme de discrimination.

Jeudi, les activistes ont également souligné la nécessité de former les forces de l’ordre pour gérer les situations de violation des droits des LGBTQ.

En Roumanie, 50 policiers sont formés chaque année contre toute forme de discrimination. Un pas qui est loin d’être suffisant, estiment les ONG. « On essaie de leur faire comprendre comment détecter un crime de haine et comment soutenir les victimes de ces crimes, car ils se débrouillent très mal », a expliqué Florin Buhuceanu, directeur d’Accept Roumanie et membre du Forum européen de groupes chrétiens de LGBT.