Gay Pride Istanbul : 41 arrestations dont 28 activistes

Les autorités d’Istanbul (Turquie) avaient interdit la Marche des fiertés LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexe), officiellement en raison des menaces de groupes d’extrême droite. La police turque a fait usage de balles en caoutchouc, dimanche, pour empêcher des manifestants de tenir la parade. Elle coïncidait également avec le premier jour de la fête célébrant la fin du mois de jeûne du ramadan.

«Nous n’avons pas peur, nous sommes là, nous ne changerons pas. Vous avez peur, vous changerez et vous vous y habituerez», affirmaient les organisateurs dans un communiqué, assurant qu’ils maintenaient l’événement. «La véritable raison aux réactions contre la marche, qui s’est déroulée pacifiquement pendant 12 ans, c’est la haine», ont estimé les organisateurs.

«On ne peut pas assurer notre sécurité en nous jetant en prison, en nous demandant de nous cacher», ont-ils ajouté. «Notre sécurité sera garantie en nous reconnaissant dans la Constitution, en garantissant la justice, par l’égalité et la liberté».

Par le passé, la Marche des fiertés a attiré à Istanbul des dizaines de milliers de personnes, ce qui en faisait l’une des plus importantes dans le monde musulman. Elle est interdite depuis 2015 lorsque, selon l’association des LGBTI, les autorités avaient mis en cause la coïncidence de l’événement avec le ramadan.

Si l’homosexualité n’est pas un délit en Turquie, comme dans beaucoup d’autres pays musulmans, l’homophobie y est répandue. Le président Recep Tayyip Erdogan et son parti islamo-conservateur AKP, estiment certains, n’ont pas fait grand-chose pour accroître les droits des minorités, des gays et des femmes. Erdogan est accusé par ses opposants de conduire une islamisation rampante de la société. Ses commentaires conservateurs sur les femmes et la famille enflamment régulièrement la critique mais il se garde généralement d’évoquer publiquement les questions liées à l’homosexualité.