L’homophobie ne cesse d’augmenter en France

1 650 témoignages d’actes homophobes ont été recueillis l’an dernier par l’association SOS Homophobie. Ce chiffre représente une hausse de 4,8 % par rapport à 2016 (1 575 témoignages), année qui avait déjà enregistré une forte augmentation (+19,5 %). Les agressions physiques repartent à la hausse.

Manifestations de rejet (62 %) et insultes (52 %) sont les faits les plus fréquemment relevés, devant les cas de discrimination (34 %), de harcèlement (20 %) et de menaces et chantage (19 %). Plus inquiétant, les agressions physiques repartent à la hausse après plusieurs années de baisse : 139 cas recensés en 2017 contre 121 en 2016 (+15 %), soit une agression tous les trois jours. 55 % des cas surviennent dans les lieux publics, au travail, dans le voisinage ou la famille, à l’école, dans les commerces et services. Les cas relevant du voisinage (+84 %) et du milieu scolaire (+38 %) explosent. Les victimes – tous témoignages confondus – sont des hommes (58 %), jeunes (56 % ont moins de 35 ans, quand leur âge est connu).

Après le pic constaté en 2013 (3 517 témoignages), lié à l’adoption de la loi sur le mariage pour tous, le niveau « se situe dans la fourchette haute » des années qui ont précédé la loi Taubira, souligne SOS Homophobie. Cette augmentation peut s’expliquer, selon Joël Deumier, président de SOS Homophobie, par « une montée de la parole homophobe en 2017 dans un contexte électoral », avec des « prises de positions publiques de candidats, comme François Fillon, pour la réécriture de la loi Taubira ».

« Cela a des répercussions dans le monde réel, avec des digues morales qui reculent. » Les chiffres de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) font, eux, état de 1 026 infractions à caractère homophobe ou transphobe contre 1 020 infractions en 2016.