Le suicide lié au revenu chez les hommes gays !

L’étude de l’Université de la Colombie-Britannique (Canada) sur les suicides chez les gays et bisexuels surprend à plus d’un titre. Selon elle, ces personnes ont plus de risque de donner fin à leurs jours lorsque leur salaire annuel est inférieur à l’équivalent de 20 431 euros et s’ils ne possèdent pas de diplôme universitaire. La prudence est de rigueur.

Soulignons tout d’abord que l’étude a interrogé dans un premier temps 8 382 hommes gays et bisexuels. A la question posée : « Avez-vous tenté de vous suicider au cours des 12 derniers mois ? », 145 ont répondu par l’affirmatif. Et l’étude au final n’a porté que sur ce petit groupe de 145 personnes. Est-ce suffisant pour en tirer des résultats sérieux ? Mais l’étude révèle des raisons plus intéressantes. Voici le détail.

« Les hommes homosexuels et bisexuels sont quatre fois plus à risque de tenter de mettre fin à leur vie que les hétérosexuels, souligne Olivier Ferlatte, chercheur à UBC et coauteur de l’étude, qui cite d’autres travaux universitaires. Mais, c’est la première fois qu’une recherche porte sur les inégalités au sein même de la population gaie et bisexuelle », affirme-t-il.

L’étude met en évidence trois inégalités marquées. La première concerne la classe sociale ou l’éducation, c’est-à-dire que les hommes dont le revenu annuel est de moins de 20 431 euros et qui n’ont pas obtenu un diplôme universitaire.

Selon Olivier Ferlatte, les raisons poussant au suicide dans cette catégorie sont généralement un passé marqué « par l’homophobie, le rejet par la famille et les amis, ou encore par la violence à l’école ou dans la communauté ». Un manque de moyen financier et/ou d’éducation peut par ailleurs générer du stress, explique le chercheur de UBC. Par exemple, estime-t-il, « le revenu peut compromettre l’accès à un psychologue qui est souvent peu ou pas couvert par l’assurance publique ».

Par ailleurs, les chercheurs ont trouvé que les hommes gays et bisexuels issus des Premières Nations ont aussi plus envisagé de mettre fin à leur vie que les non-Autochtones, ce qui constitue la deuxième forme d’inégalité. Au Canada, le taux de suicide est plus élevé dans la population autochtone, rappelle le coauteur de l’étude.

La troisième inégalité concerne les hommes bisexuels ayant un partenaire masculin ou bien célibataires. Selon l’étude, ceux-ci sont plus à risque de se suicider que lorsqu’ils ont une partenaire féminine.

Source : Radio Canada