Des abus sexuels sur mineurs au Vatican

Dans «Péché originel» sorti cette semaine, le journaliste italien Gianluigi Nuzzi poursuit son enquête sur les coulisses du Vatican. On y apprend que des abus sexuels sur des mineurs ont eu lieu.

Le livre qui revient sur la disparition mystérieuse et toujours non élucidée en 1983 d’une jeune femme citoyenne de l’Etat du Vatican révèle que, dans un palais du Vatican, un séminariste majeur aurait abusé sexuellement d’au moins un lycéen de 17 ou 18 ans en 2011-2012, sous les yeux d’un témoin.

Le témoin polonais, Kamil Tadeusz Jarzembowksi, réside dans une institution installée dans la cité du Vatican et qui héberge des enfants et adolescents du monde entier envisageant de devenir prêtres. Les jeunes participent comme enfants de chœur aux messes célébrées dans la basilique Saint-Pierre.

Kamil y a vécu de 13 à 18 ans, jusqu’en 2014, mais il dit avoir été renvoyé avant la fin de sa scolarité après avoir tiré la sonnette d’alarme auprès d’autorités ecclésiales et vaticanes. Selon lui, un ancien élève autorisé à rester dans le palais venait très souvent dans sa chambre, le soir venu, pour avoir des relations sexuelles avec son camarade de chambre, alors âgé de 17 ou 18 ans, qui «se sentait obligé de céder à ses exigences».

Fort de la confiance de l’évêque recteur des lieux, le jeune homme exerçait «une forme de pouvoir et d’intimidation» sur les plus jeunes, en imposant «brimades ou actes sexuels» à un certain nombre de pensionnaires, affirme encore Kamil dans le livre de M. Nuzzi.

«Je ne reproche pas à ces prêtres d’être homosexuels», déclare ce Polonais qui étudie aujourd’hui l’histoire de l’art et se dit lui-même gay. «Le problème est ailleurs et tout cela est une vaste hypocrisie: dans la journée, ces gens sont homophobes, la nuit ils se déchaînent dans des discothèques gays». Interrogé par l’AFP, le service de presse du Vatican n’a pas encore précisé si une enquête avait été ouverte sur ce cas.