Deux jeunes tunisiens poursuivis pour homosexualité

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Deux jeunes tunisiens ont été arrêtés puis inculpés pour homosexualité à Sousse et leur procès a été fixé au 6 janvier, a-t-on appris mardi auprès du tribunal de première instance de cette ville du centre-est du pays. Selon la même source, ils comparaîtront en état de liberté.

Achref, un étudiant de 20 ans, a affirmé avoir été arrêté le 7 décembre en compagnie de Sabri, 22 ans, alors que les deux jeunes se trouvaient dans une rue du centre-ville de Sousse.

« ‘Tu étais en train de faire quelque chose avec ton copain n’est-ce pas ? Vous apportez la malédiction sur le pays’, m’a dit un des policiers », a-t-il raconté. Il a ajouté avoir été conduit au poste de police, puis « giflé, insulté et forcé à signer le PV » (procès-verbal).

Après avoir été présenté à un juge d’instruction, le jeune homme a aussi rapporté avoir subi un examen anal, dénoncé comme une pratique « dégradante » et « inhumaine » par de nombreuses ONG réclamant son abrogation.

L’an dernier, plusieurs jeunes ont été arrêtés et condamnés pour homosexualité en Tunisie. Un tribunal de Kairouan (centre) avait même un temps assorti son jugement à l’encontre de six étudiants d’une peine de cinq ans de bannissement de la ville, finalement annulée en appel.

Depuis la révolution 2011, les militants LGBT sont sortis de l’ombre en Tunisie, mais leur condition reste très précaire, du fait d’un rejet social encore violent et d’une législation hostile.

L’article 230 du Code pénal punit de trois ans de prison la « sodomie » et le « lesbianisme ». Lors d’un entretien en octobre 2015 avec une chaîne égyptienne, le président tunisien Béji Caïd Essebsi avait rejeté une dépénalisation de l’homosexualité.