L’engagement d’une ONG tunisienne

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Un grand coup de chapeau à des tunisiens qui viennent de créer une association de défense des homosexuels. L’association baptisée Shams (soleil en arabe) a tenu samedi sa première réunion publique, réclamant aux autorités la libération « immédiate » des personnes « détenues pour leur homosexualité » dont un étudiant récemment condamné à un an de prison.

Shams a également demandé l’abrogation de l’article 230 du code pénal, qui rend passible de trois ans d’emprisonnement la sodomie et le lesbianisme. Elle a tenu sa première réunion publique à La Marsa, une ville située dans la banlieue nord de Tunis, devant une audience clairsemée composée majoritairement de jeunes et de juristes.

L’ONG demande « le retrait de l’article 230 du Code pénal (…) et la libération immédiate de toutes les (personnes) détenues en prison pour leur homosexualité », a déclaré Hedi Sahly. « On a toujours reçu un non catégorique du ministre de la Justice, qui refuse de nous donner le nombre exact de prisonniers » détenus au nom de cet article en raison de leur homosexualité, a-t-il ajouté.

L’homosexualité « un tabou en Tunisie » (…) mais « après la révolution (en 2011), on doit pouvoir parler de tout (…) et arrêter d’emprisonner les gens pour leurs tendances sexuelles et respecter (leur) vie privée », a poursuivi Hedi Sahly.

Comme Shams, l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) avait réclamé lundi l’annulation de la condamnation de l’étudiant condamné en septembre en Tunisie à un an de prison pour « actes homosexuels » et le retrait de l’article 230. « Si la Tunisie souhaite devenir un leader régional en matière de droits de l’Homme, elle devrait ouvrir la voie à la dépénalisation de l’homosexualité », avait déclaré le directeur adjoint pour la région Moyen-Orient et Afrique du nord de HRW, Eric Goldstein.

Dans le cas de l’étudiant condamné à Sousse en septembre, HRW avait également dénoncé le recours à un examen anal, pratique qualifiée de « cruelle », « inhumaine » et « dégradante », contraire aux lois internationales et pouvant être assimilée à un acte de « torture » selon l’ONU.

Shams a récemment lancé une campagne sur internet contre ces « tests de la honte », jugeant « scandaleux » le recours à un examen anal.