Un premier refuge pour les LGBT en Russie
La directrice du Moscow Community Center, Olga Baranova
C’est un premier pas mais ô combien fragile. Le tout premier refuge destiné aux homosexuels et aux transsexuels vient d’ouvrir en Russie, plus précisément en banlieue de Moscou. L’adoption en 2013 d’une loi réprimant la propagande de l’homosexualité envers les mineurs a été ressentie comme un chaos pour la communauté LGBT de Russie où être gay n’était pas facile.
Le centre qui peut accueillir une quinzaine de personnes a ouvert en avril dernier et était destiné dans un premier temps à accueillir des réfugiés tchétchènes LGBT persécutés.
Une journaliste de l’AFP a pu rencontrer les premiers locataires. Comme Nicole qui veut devenir une femme et a passé neuf mois enfermé par ses parents jusqu’à ce qu’il s’échappe et vienne s’abriter dans le refuge. « Quand je suis arrivé ici, je ne pouvais pas me tenir debout, mes muscles étaient atrophiés », raconte Nicole à l’AFP. « Je me battais contre moi-même, conte mon moi intérieur, contre mon apparence. »
Un autre résident du refuge, Grigori Tchibirov, vient de Vladikavkaz, en Ossétie du Nord, dans le Caucase russe. « Je me sens en sécurité (dans ce refuge), avec des gens comme moi. Tout le monde est sympa et on se soutient les uns les autres, parce que personne d’autre ne le fait », explique le jeune homme de 22 ans. Il a quitté sa région car ses parents et ses frères avaient honte de son orientation sexuelle: « Je ne peux pas vivre là-bas à cause de qui je suis ».
Depuis octobre, le refuge accueille « tous les LGBT qui souffrent », qu’ils aient été rejetés par leur famille, perdu leur emploi ou été agressés, explique la directrice du Moscow Community Center, le groupe de soutien qui le gère, Olga Baranova. Il permet à ses résidents d’y vivre six semaines, dans des chambres de deux ou trois lits. Il leur offre nourriture, conseils et soutien juridique.
Les résidents viennent désormais de toute la Russie, ou dans le cas de Nicole, d’Azerbaïdjan, ex-république soviétique du Caucase.
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