SOS homophobie perd son agrément dans les écoles

Incroyable décision du tribunal administratif de Paris. Il a décidé de retirer l’agrément du ministère de l’Education nationale à SOS homophobie estimant que « l’association, qui intervient régulièrement dans les établissements scolaires, a utilisé un document de travail peu équilibré et pouvant heurter les convictions religieuses ». La Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC) avait engagé des poursuites en octobre 2009 contre elle après des interventions en classe qui avaient gêné certaines familles.

Un document de travail remis en cause dans ce dossier s’attaquait également aux représentants des religions, qui «interviennent souvent publiquement pour s’opposer aux avancées en matière de droit des homosexuels» et «justifient même parfois une certaine discrimination à l’embauche à l’encontre des homosexuels». «On est en droit d’attendre que ces institutions n’interviennent pas dans le débat public pour peser sur la législation», peut-on encore lire dans ce document de travail. Pour le tribunal, ces affirmations peuvent porter atteinte aux «convictions religieuses et philosophiques» des élèves, de leurs parents et des enseignants.

Réaction de l’association : «Pendant que certain-e-s, qui n’en sont pas à leur coup d’essai, s’escriment à faire annuler cet agrément de l’Éducation nationale, SOS homophobie a relevé 72 témoignages d’homophobie en milieu scolaire en 2011», affirme l’association. «Demander le respect vis-à-vis de tou-te-s, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, ne saurait être considéré comme un point de vue manquant de neutralité.»

« Cette décision ne nous interdit absolument pas d’intervenir dans les établissements », a précisé Elisabeth Ronzier, présidente de SOS homophobie. « On travaille déjà sur un dossier pour demander un nouvel agrément », a-t-elle ajouté.