Tanzanie : le gouvernement renonce à publier les noms de gays

Le gouvernement tanzanien a renoncé à son projet de publier les noms d’homosexuels faisant commerce de leur corps, justifiant cette volte-face par « des raisons techniques » et le souci de préserver les preuves à charge. « Nous avons annulé la conférence de presse. Nous n’allons pas annoncer les noms de LGBT qui vendent publiquement leur corps, pour des raisons techniques », a annoncé sur Twitter le vice-ministre de la Santé, Hamisi Kigwangalla.

« Pour des raisons stratégiques et pour éviter de détruire les éléments de preuve, nous traiterons cette question autrement et nous vous tiendrons informés à chaque étape », a-t-il poursuivi.

Hamisi Kigwangalla avait annoncé le 18 février son intention de « publier une liste de gays qui vendent leur corps sur internet », quelques jours après la fermeture de centres de santé spécialisés dans la lutte contre le sida, accusés de promouvoir l’homosexualité. Il avait convoqué une conférence de presse lundi à cet effet.

« Vu la liste dont nous disposons, rendre public les noms des personnes gays reviendrait à libérer un diable enfermé dans une bouteille », a-t-il ajouté.

L’homosexualité est punissable en Tanzanie de très lourdes peines de prison, mais c’est seulement récemment que les autorités ont adopté une rhétorique anti-gay.

Les Etats-Unis, l’un des principaux partenaires bilatéraux de la Tanzanie de la lutte contre le sida, avaient critiqué la fermeture des centres dédiés à cette maladie, estimant qu’elle privait de prise en charge une des catégories sociales qui en a le plus besoin.

L’homosexualité est illégale dans 38 des 54 pays d’Afrique et est passible de la peine de mort en Mauritanie, Soudan et Somalie, selon Amnesty International.