Rien ne va plus chez Act Up

Le nouveau conseil d’administration d’Act Up et l’équipe militante d’ACT UP PARIS

L’ancienne équipe dirigeante d’Act-Up Paris a quitté ses fonctions samedi dernier, déplorant la «transition brutale» liée au succès du film «120 battements par minute», qui a suscité l’implication dans l’association de lutte contre le sida d’une nouvelle génération de «militants politisés». Depuis le succès du film couronné aux Césars, l’association, en perte de vitesse depuis plusieurs années, a vu une vague de nouvelles arrivées avec notamment «de jeunes militants déjà politisés et expérimentés dans d’autres luttes, notamment antiracistes», écrit l’équipe démissionnaire dans un communiqué.

Ceux-ci «détournent et exploitent l’outil d’Act-Up, en se servant de son historique, pour mettre en avant d’autres luttes», affirment les deux anciens coprésidents, Rémy Hamai et Mikaël Zenouda, et l’ancien vice-président Xavier Coeur-Jolly, en déplorant que le travail d’expertise soit «relégué au dernier plan» au profit «du commentaire permanent de la critique spectacle». «Écoeurés au point de démissionner» par les «insultes» et les «dépréciations gratuites», les anciens responsables ont été remplacés lors d’une assemblée générale extraordinaire samedi par une nouvelle équipe élue, «dont deux personnes arrivées depuis trois semaines», ajoute leur communiqué, qui dénonce «toute forme d’entrisme politique» et de «violence revendiquée». Les deux nouveaux vice-présidents sont Fabrice Clouzeau et Marc-Antoine Bartoli.

La décision a provoqué des réactions contrastées sur les réseaux sociaux, où certains ont rappelé le mode d’action spectaculaire qui était la signature d’Act-up dans les années 1990 (préservatif géant sur l’obélisque de la Concorde à Paris, jets de faux sang ou de vraies cendres de militants…)

Dimanche, la nouvelle direction a publié son communiqué, réaffirmant son «engagement dans la lutte contre le sida». «Act Up-Paris se bat toujours», affirment les nouveaux dirigeants, en réponse à la phrase «Où lutterons-nous maintenant contre le sida? Certainement plus à Act-Up Paris» qui introduisait le texte de l’équipe démissionnaire. Elle dénonce «la campagne de calomnies» de l’équipe démissionnaire.