La levée de l’interdiction des soins funéraires pour les séropositifs repoussée

Nurse covering the dead body

La levée de l’interdiction des soins funéraires pour les défunts porteurs du VIH se dessine lentement mais un nouveau projet de loi vient mettre des bâtons dans les roues. Ce dernier soumis au Parlement prévoit que l’obligation des soins funéraires dans des « lieux appropriés » comme des chambres funéraires devra s’appliquer à tous les défunts, mais la mesure a été rejetée par un amendement proposé par des députés LR (Les Républicains) soutenus par des députés de gauche, estimant qu’elle revient à interdire purement et simplement les soins funéraires à domicile.

« Par ce revirement, les députés mettent en danger, en toute connaissance de cause, la sécurité et la bonne santé des thanatopracteurs » notent Aurélien Beaucamp, Président de AIDES et Jean-Luc Romero, Président d’ELCS qui dénoncent « l’aveuglement et l’archaïsme dont font preuve les parlementaires ayant voté cet amendement ».

Depuis un arrêté du 20 juillet 1998, il est interdit de pratiquer, en France, des soins de conservation (comme l’embaumement) sur “le corps des personnes décédées d’hépatite virale, de rage, d’infection à VIH, de maladie de Creutzfeldt-Jakob ou de tout état septique grave.”

En janvier 2012, le ministre de la Santé Xavier Bertrand avait émis le souhait d’autoriser les soins de conservation pour les victimes du sida et d’hépatite, affirmant qu’il ferait “évoluer très vite et dans les semaines qui viennent les dispositions qui concernent les soins funéraires”. Depuis, rien ou presque. En décembre 2014, la ministre actuelle de la santé, Marisol Touraine, avait indiqué qu’elle était favorable à la levée de l’interdiction au plus tard début 2016.