Un village hongrois ne veut pas de gays

Le maire d’extrême droite d’Asotthalom, une petite commune hongroise isolée à la frontière avec la Serbie, veut bannir les musulmans et les homosexuels de sa circonscription. Ainsi, tout vêtement islamique, tout appel à la prière et toute propagande homosexuelle, comme des gestes tendres, sont proscrits. Ou plutôt étaient proscrits puisque la Cour constitutionnelle hongroise a annoncé avoir invalidé les mesures discriminatoires prises fin 2016 par l’élu local d’extrême-droite.

Laszlo Toroczkai, élu en 2013, souhaite mener une « guerre contre la culture musulmane ». En juillet dernier, c’était déjà ce même maire qui s’était félicité de la chasse aux migrants menée par des milices privées. Également vice-président d’un parti ultranationaliste, il avait diffusé une vidéo à la mise en scène plutôt déroutante – avec des gardes patrouillant à cheval, à moto et en véhicule tout terrain à la frontière – dans laquelle il menaçait les réfugiés.

À Asotthalom, la mesure ne fait pas l’unanimité. « Les musulmans qui vivent ici (au nombre de deux, indique la BBC) sont complètement intégrés », a témoigné un habitant. « Ils ne provoquent personne. Ils ne portent pas le niqab, ne harcèlent personne. Leur jeune fils joue au football, je lui ai appris à nager. On s’entend très bien ».

« Il y a des personnes homosexuelles qui vivent dans le village », témoigne une résidente. « Tout se passe très bien. On les rencontre, on leur parle. Leur manière de vivre chez eux ne nous regarde pas. Nous sommes tous des êtres humains. »