Le Truvada efficace contre le sida (ANRS)
L’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) vient, dans le cadre de l’essai Ipergay, d’annoncer l’efficacité d’un médicament antirétroviral, le Truvada, par intermittence pour réduire le risque d’infection par le VIH des individus séronégatifs. Cette réduction du risque de contamination serait estimée à 80%. L’ANRS souhaite que les 400 participants, y compris ceux ayant reçu le placebo jusqu’à présent, puissent tous bénéficier désormais des effets préventifs du Truvada.
À la différence des essais IPREX et PROUD, où le Truvada était administré quotidiennement, l’essai de l’ANRS a développé le concept de prophylaxie « à la demande ». C’est-à-dire uniquement au moment de l’exposition aux risques. Il s’agit de prendre deux comprimés avant le premier rapport non protégé, puis un comprimé par 24 heures, en faisant toujours suivre le dernier rapport de deux prises d’un comprimé espacées de 24 heures.
La méthode de prise de Truvada par intermittence a donc fait ses preuves par rapports à l’utilisation en continu. L’association AIDES demande donc à la ministre de la Santé d’accélérer le processus de recommandation temporaire d’utilisation afin de garantir l’accès au Truvada à tous ceux qui seraient exposés aux risques.
Le professeur Jean-Michel Molina, responsable scientifique de l’essai, rappelle toutefois que, si « le concept de prophylaxie biomédicale au moment de l’exposition au risque d’infection par le VIH est validé, l’efficacité observée ne doit néanmoins pas faire oublier que le préservatif reste la pierre angulaire de la prévention. C’est en additionnant tous les outils de prévention qui auront fait leur preuve que nous serons en mesure de contrôler efficacement l’épidémie du sida ».
Son prix ? Environ 500 euros par mois s’il est pris tous les jours. Le Truvada® est actuellement disponible en France pour les personnes infectées par le VIH dans le cadre d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) et est remboursé à 100%. La firme Gilead Sciences va désormais pouvoir demander une extension d’indication et un remboursement. Si ce dernier n’est pas accordé, rien ne lui interdira de le commercialiser à un prix libre.
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