Une utilisation cet été de la PrEp en France

Nous vous en parlions hier, les résultats de l’étude IPERGAY ont été dévoilés à la conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) de Seattle. Dans le même temps, 81 associations VIH et LGBT européennes ont exprimé dans un manifeste leur volonté d’introduire une demande auprès de l’agence européenne du médicament pour une indication préventive du Truvada, son médicament employé dans les essais PROUD et IPERGAY.

L’essai IPERGAY a démontré une diminution de 86 % du risque de contamination chez des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes grâce à la prophylaxie pré-exposition (PrEp) à la demande, une réduction retrouvée dans les mêmes proportions (86 %) dans l’essai britannique PROUD qui cible le même public mais propose une PrEp en continu. Le comité d’éthique indépendant de l’essai PROUD avait d’ailleurs recommandé de donner une PrEp à l’ensemble des participants, compte tenu des bons résultats intermédiaires.

Le laboratoire Gilead a rappelé qu’il avait déjà introduit une demande d’élargissement du Truvada à la PrEp en Afrique du Sud, en Thaïlande et au Brésil. Gilead précise en outre que l’entreprise « reste ouverte au dialogue avec toutes les agences de régulation qui exprimerait un intérêt à l’utilisation du Truvada dans la PrEp ».

En France, un groupe a été formé au sein de l’ANSM, chargé de réfléchir à une possible autorisation temporaire d’utilisation (ATU) en France qui permettrait l’utilisation du Truvada dans le cadre d’une PrEp. Pour le Pr Jean François Delfraissy, directeur de l’ANRS (France Recherche Nord & Sud Sida-HIV Hépatites), les résultats présentés à Seattle pourraient bien faire avancer le dossier et aboutir à un ATU « dans le courant de l’été », a-t-il estimé. Si le Truvada reste un médicament cher (500,88 euros les 30 comprimés), il est probable que son prix serait renégocié dans le cadre de cette éventuelle ATU. Des versions génériques pourraient en outre voir le jour dans un an et demi.