Les personnes atteintes du VIH discriminées

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Les personnes atteintes du VIH continuent à être discriminées, selon une nouvelle étude de l’Ined, l’Institut national d’études démographiques. Il en ressort que 26% des personnes concernées (contre 20% en 2008) rapportent des traitements discriminatoires. Si leur séropositivité est le premier facteur de discrimination, elles subissent également d’autres formes de stigmatisation : en fonction de leur genre, leur couleur de peau ou leur orientation sexuelle. L’association Sida Info service évoque de son côté un chiffre de 47,2%.

Ce sont les femmes qui, plus que les hommes, déclarent subir le plus de discriminations. Près de 4 femmes sur 10 qui sont immigrées d’Afrique subsaharienne et usagères de drogues déclarent de telles injustices. Les hommes qui sont hétérosexuels et non immigrés, eux, ne sont qu’un peu plus de 1 sur 10 à se dire stigmatisés. Mais ces discriminations ne sont pas toujours liées à leur séropositivité.

En fait, si le VIH est le principal motif des discriminations qu’ils déclarent (13%), bien souvent, les personnes atteintes par le virus du sida sont discriminées pour d’autres caractéristiques, plus visibles.

On retrouve au sein des différentes sphères de la vie privée ou professionnelle les mêmes formes de discrimination chez les séropositifs que chez les autres.

Au sein de la sphère familiale, 11% des personnes interrogées déclarent des discriminations. Dans ce cadre, certaines formes de discriminations l’emportent: les hommes homosexuels, usagers de drogue ou sans emploi rapportent plus de situations discriminatoires que les hommes hétérosexuels non immigrés. « Les hommes hétérosexuels non usagers de drogue, qu’ils soient ou non migrants, sont les moins exposés aux discriminations dans cette sphère, ce qui renvoie à leur position dominante dans l’espace familial », souligne l’étude.

Dans les services de santé, les femmes sont, quel que soit leur groupe, celles qui témoignent le plus de discriminations. En cause? « Les discriminations envers les femmes séropositives seraient potentiellement exacerbées car, du fait de la maladie VIH, ces femmes seraient perçues comme dérogeant à leur rôle social de mère et de femme ».

En ce qui concerne la recherche d’emploi et le lieu de travail, 6% des personnes interrogées témoignent de discriminations. Il semble se reproduire dans le milieu de l’emploi les mêmes schémas que dans le reste de la population. La recherche d’emploi est difficile pour les personnes de plus de 55 ans, et le lieu de travail peut être le lieu de l’expression de discriminations raciales ou homophobes. Le genre de la personne joue également, les femmes recevant des traitements plus défavorables que les hommes.

Les stigmatisations des personnes atteintes par le VIH sont donc multiples. On retrouve chez les séropositifs les mêmes expériences de discriminations que chez les séronégatifs, les mêmes principes d’exclusion en fonction de la couleur de peau, du genre ou de l’orientation sexuelle. Mais comme il est indiqué dans la conclusion de l’étude, ces discriminations « semblent accentuées par la séropositivité ». Dans le sens où les populations atteintes sont déjà susceptibles d’être discriminées, avant même d’être séropositives.

Source : Ined-Le Huffington Post