Lutte freinée contre le Sida en Amérique latine

L’Amérique latine ferait figure de très bon élève en matière de traitement des malades du side, selon l’ONU pour le sida (Onusida). 47% des porteurs du virus seraient sous traitement, mieux encore que l’Europe et les Etats-Unis. Mais les préjugés et les discriminations n’arrangent guère les médecins qui tentent de multiplier les dépistages voire les traitements en cas d’infection. « Mais nous sommes encore loin d’atteindre la couverture universelle », souligne César Nuñez, directeur du bureau d’Onusida en Amérique Latine. Ces chiffres ont été révélés lors d’une rencontre au Costa Rica des responsables de l’Onusida pour l’Amérique latine et les Caraïbes.

« Il y a une stigmatisation au moment du dépistage, beaucoup de gens ont honte de le faire parce qu’on va leur demander quels types de relations sexuelles ils ont et avec qui. Dans des petites communautés, les gens doutent que l’information reste confidentielle », explique un responsable. Dans certains centres de santé, le personnel a parfois des attitudes hostiles envers les homosexuels, le groupe le plus vulnérable à l’infection, ou vis-à-vis de la sexualité des jeunes, poursuit l’expert. « Il y a une violence de genre très importante à l’encontre de la diversité sexuelle. Tous les jours nous voyons dans la presse du Mexique à l’Argentine des cas de morts violentes dont il est évident qu’il s’agit de haine » contre les homosexuels.

Au cours des dernières années, la maladie s’est développée parmi des femmes jeunes, soumises à des rapports sexuels avec des hommes plus âgés négligeant le port du préservatif. En 2013, on comptait 1,6 million de personnes infectées par le VIH en Amérique latine, avec environ 94 000 nouvelles infections par an, une baisse de 3 % entre 2005 et 2013. Cette même année, 47 000 personnes sont mortes du sida dans la région, poursuit l’Onusida, une baisse d’un tiers depuis 2005.